5 Décembre 2022
Les données sont presque inexistantes. Alors, pour bien comprendre le marché du travail, EnviroCompétences mène actuellement une vaste étude afin de brosser un portrait qualitatif et quantitatif des femmes qui occupent des emplois dans ce secteur à forte croissance. Cette étude – qui donnera une vue d’ensemble des besoins, des attentes et des aspirations de l’industrie, mais également des femmes y oeuvrant – sera donc un outil très utile pour trouver des solutions et ainsi développer un plan d’action collectif.
Représentativité des femmes : les chiffres
Si on évalue la tendance de l’ensemble des secteurs et le taux de progression, le nombre de femmes dans les métiers verts entre 2006 et 2016 est assez stable. Cependant, la représentativité des femmes dans l’industrie verte démontre un écart marqué par rapport à tous les secteurs d’activité (tableau 1).
Ainsi, la féminisation des emplois en environnement est demeurée marginale depuis 2006. En effet, il est possible de confirmer que certains métiers sont moins accessibles pour les femmes ; il n’y a qu’à penser aux métiers non traditionnels (p. ex. : opérateurs en nettoyage industriel, éboueurs, chauffeurs-éboueurs, techniciens en restauration après sinistre, techniciens en assainissement des systèmes de ventilation et de climatisation, opérateurs de centres de tri, etc.).
Actuellement, la présence des femmes est surtout significative auprès des organismes à but non lucratif en environnement ainsi que dans les services-conseils environnementaux. Au sein des instances décisionnelles (comme les conseils d’administration), la proportion est en hausse, mais elle se situe autour de 20 %. EnviroCompétences ne fait pas exception : l’instance de gouvernance est composée de 5 femmes sur 20 membres. La parité est loin d’être atteinte. Cette variable est à l’image des données observées en ce qui concerne les taux d’occupation d’un métier vert, vraisemblablement atypique quand il est conjugué au féminin.
Le Conseil du statut de la femme affirme – après l’analyse d’une étude récente de l’Institut de la statistique du Québec, publiée en février 2022 – que la situation générale des femmes sur le marché du travail en 2021 est moins avantageuse qu’en 2019 (CSF, 2022). La reprise économique en 2021 a été plus profitable aux hommes qu’aux femmes. Notons que l’écart entre le taux d’activité des femmes et celui des hommes est plus élevé en 2021 qu’en 2019.
Avec le Portrait de la main-d’oeuvre du secteur de l’environnement, réalisé en 2021 par EnviroCompétences, force est de constater que le fort taux de croissance des emplois environnementaux continuera de croître, et que les compétences vertes seront transversales. Bref, il est possible d’en déduire que le secteur environnemental aura grandement besoin de main-d’oeuvre pour réaliser les objectifs du Québec en la matière.
Stratégies d’attraction et de rétention des femmes
La pénurie de main-d’oeuvre nécessite une analyse pour déterminer les sources du problème – et les transformer en de nouvelles possibilités – ainsi que pour trouver des solutions.
Par exemple, les bassins de recrutement potentiels sont très peu nombreux ; ainsi, on doit compter sur les femmes issues de l’immigration, celles éloignées du marché du travail et les jeunes. Il est donc essentiel de rendre les métiers et les professions de l’industrie plus attrayants. Pour y arriver, il faut déployer les efforts nécessaires pour informer et pour promouvoir l’accès à des emplois dans le secteur de l’environnement ainsi que ses grandes possibilités. Les femmes ont leur place dans la filière environnementale, sans l’ombre d’un doute. Travailler en environnement, c’est appliquer ses convictions au quotidien !
Référence
CSF (2022). La situation des femmes sur le marché du travail après deux années de pandémie au Québec. En ligne : csf.gouv.qc.ca/article/publicationsnum/les-femmes-et-la-pandemie/economie/la-situation-desfemmes-sur-le-marche-du-travail-apres-deux-annees-de-pandemieau-quebec.