Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, le secteur de l'environnement au Québec continue de croître de manière significative. Entre 2017 et 2020, le nombre d'établissements dans le domaine de l'environnement a augmenté de 10 %, passant de 8 966 à 9 834. La croissance des emplois environnementaux a été de 8,5 % entre 2011 et 2016, dépassant largement la moyenne de 1,8 % pour l'ensemble des secteurs pendant la même période.
La résilience du secteur face à la pandémie est soulignée par le fait que 77,1% des entreprises environnementales, selon l'Enquête nationale sur la main-d’œuvre en environnement 2020-2021, ont été considérées comme "essentielles". De plus, 80,9% de ces entreprises ont exprimé leur intention d'embaucher de la main-d’œuvre à court ou moyen terme pour soutenir la croissance de leurs activités.
Malgré ces succès, plusieurs défis entravent le secteur. La rareté de la main-d’œuvre est un problème majeur, avec 60% des entreprises signalant des difficultés de recrutement au cours des trois dernières années. Les pénuries de travailleurs se font sentir dans tous les sous-secteurs, et certaines entreprises se tournent vers le recrutement international, bien que les coûts et la complexité des processus limitent cette option.
Une adéquation entre la formation, les compétences et les emplois est également nécessaire. Certains métiers environnementaux recherchés exigent des niveaux de compétence spécifiques, mais le nombre de détenteurs de diplômes collégiaux dans le secteur de l’environnement a stagné entre 2006 et 2016. De plus, l'offre de formation initiale doit être améliorée, avec 22% des entreprises considérant que les programmes actuels ne sont pas alignés sur les besoins du secteur.
La formation continue en entreprise est également un enjeu crucial, avec 64,5% des entreprises n'ayant pas de stratégie formelle de formation. Bien que la formation soit essentielle, des obstacles tels que le coût, la disponibilité de temps et le taux élevé de rotation de la main-d’œuvre limitent la capacité des entreprises à fournir une formation adéquate.
Enfin, malgré l'expansion du secteur, la main-d’œuvre environnementale reste principalement masculine et vieillissante. En 2016, 7 emplois sur 10 étaient occupés par des hommes, et une augmentation significative du nombre d'employés âgés entre 55 et 64 ans est observée. Près du quart des entreprises prévoient une augmentation des départs à la retraite d'ici 2023.
En dépit de ces défis, le secteur de l'environnement demeure un domaine d'avenir en raison de la demande croissante pour les biens et services environnementaux, encouragée par les efforts gouvernementaux pour accélérer la transition écologique. La prise de conscience de l'importance de ce secteur au sein de l'économie et de la société québécoise continue de se renforcer.
Pour des informations plus approfondies, veuillez consulter le Portrait de la main-d’œuvre dans le secteur de l’environnement pour l'année 2020-2021.